Jusqu’à l’usure du langage
Séverine Préhembaud, France, 2017, 2h
Fiche technique :
Réalisation : Séverine Préhembaud
Photographie et montage : Séverine Préhembaud
Mixage son : Thomas Fourel
Sociétés de production : Baldanders Films et Art Sept – atelier cinéma
Lorsquʼon traverse Marseille pour aller vers Cassis, petit à petit les bâtiments sʼespacent et la forêt commence. Au bout, la route s’arrête. En face, cʼest le chemin qui mène aux calanques, à droite, c’est lʼEcole dʼArt. Le film se passe dans cet îlot de béton au cœur de la pinède, avec en tête, l’obsession du langage oral entre étudiants et enseignants, qui est une des caractéristiques bien particulière de ces études. Les écoles dʼart nourrissent une pratique de l’oralité qui fait penser au modèle grec. Les réflexions, interrogations et théories se mènent à voix haute et ne laissent pas de trace. La pensée doit se reformuler à chaque fois et les analyses multiples donnent parfois lʼimpression dʼaller jusquʼà lʼusure du sens, alors quʼil nʼy a parfois presque rien à regarder. De là vient donc lʼidée métaphorique de lʼusure du langage ; lʼidée que cʼest par le langage oral que se constitue lʼoeuvre.
Jusqu’à l’usure du langage est avant tout le portrait subjectif d’une école d’art, en misant sur le point de vue de la relation au langage comme trame narrative et intellectuelle. Il prend la forme dʼun documentaire réalisé intégralement in situ, sans interview ni commentaire, afin dʼessayer de saisir la méthode pédagogique, le type d’oeuvres quʼune école engendre, la progression des étudiants.
Ce désir de film est apparu avant la réforme des écoles d’art, mais le contexte des réformes a donné au projet l’urgence de faire trace d’un enseignement et d’un lieu avant qu’il ne se transforme davantage et ne cède à la demande de professionnalisation des apprentissages. Faire trace de sa singularité, de l’importance accordée à ce qui pourrait sembler insignifiant, de l’endroit de la recherche à une époque donnée, de la manière de questionner, d’affirmer, de faire sens.
Pendant une année scolaire, la caméra suit sept étudiants de 3e et 5e année dans leur pratique personnelle, lors de leurs entretiens, de leurs examens. Ils sont les personnages du film.
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Videodrome 2
49 Cours Julien
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