Pour cette troisième séance, retour en images et en sons sur la radicalisation de jeunes intellectuels allemands qui ont fait partie de la Fraction Armée Rouge (RAF). Un film d’archives pour essayer de comprendre pourquoi l’utopie de mener une lutte pacifique par les images a-t-elle basculé dans l’action violente et la clandestinité.

Une jeunesse allemande
de Jean-Gabriel Périot – 2015, France, 1h33, VOstFR

Le film retrace chronologiquement l’histoire de la Fraction armée rouge (Rote Armee Fraktion), de la genèse de l’organisation d’extrême-gauche à la mort de ses principaux protagonistes en prison, et la réception de ses actions terroristes dans l’Allemagne de l’Ouest des années 1970.

Construit à partir d’archives visuelles et sonores, il juxtapose la production cinématographique et idéologique des futurs membres de la Fraction Armée Rouge avec les images télévisuelles de l’époque offrant ainsi un tableau inédit et saisissant de cette aventure tragique.

C’est au terme d’un long travail de recherche de huit à neuf ans que le projet a pu prendre forme. La chronologie détaillée établie par le réalisateur permet de mesurer l’ampleur de cette recherche archivistique.

Les parcours d’Ulrike Meinhof, d’Andreas Baader, d’Holger Meins, de Gudrun Ensslin et de l’avocat Horst Mahler sont présentés à travers la documentation visuelle et sonore des fondateurs du groupe surnommé « la bande à Baader » ou « groupe Baader-Meinhof ». À partir de cette documentation originale et souvent inédite, Jean-Gabriel Périot retrace le basculement qui s’opère dans le groupe vers la violence révolutionnaire et son impact sur la société allemande. C’est l’histoire d’une jeunesse qui commence son périple contestataire dans les années 1960 en rejetant le passé d’une Allemagne qui n’a pas engagée officiellement de dénazification et le termine à la fin des années 1970 dans les prisons de l’État fédéral après avoir commis une série d’attentats meurtriers.

Selon le réalisateur lui-même, le film est construit en deux parties. La première, qui occupe les deux tiers du film, se concentre sur l’Allemagne des années 1965-1970, le mouvement des étudiants contestataires et les trajectoires sociales ou artistiques des futurs protagonistes de la lutte armée. Dans la seconde partie, l’action de la RAF des années 1970-1977 est présentée par l’État que l’organisation combat et par les médias de l’époque. Les deux parties se succèdent « sans contrepoint ».

Sans jamais prendre parti, Jean-Gabriel Périot aborde de manière frontale la question de la violence politique en tentant de décrypter les possibilités de l’action révolutionnaire pendant les douze années de plomb (1965-1977) de la République Fédérale Allemande.

Extrait de l’entretien de Jean-Gabriel Périot avec Mediapart:

« Pourquoi s’être intéressé aujourd’hui à la bande à Baader/Meinhof ?

Ça réunit beaucoup des questions que je me posais au moment où j’ai commencé le film, qui se focalisent toutes dans cette histoire : l’engagement – que peut-on faire pour lutter contre la marche du monde –, la violence – du point de vue des perpétrateurs pour une fois, avec l’idée du passage à l’acte, du parcours, des logiques qui sont à l’œuvre derrière la décision de recourir à la lutte armée. Et aussi les phénomènes contemporains liés au terrorisme. Cela fait longtemps que je réfléchis à la question du terrorisme, depuis le 11 septembre qui a justifié l’entrée en guerre des américains en Irak, autrement dit, la façon dont les actes terroristes sont ensuite instrumentalisés par les Etats pour justifier des lois liberticides ou des guerres, sans véritable protestation populaire.

Par ailleurs, pour les acteurs de la RAF, la question des images qu’ils avaient eux-mêmes produites m’intéressait beaucoup. Ils ont produits des images à la TV, au cinéma, ce qui m’importait comme cinéaste – comment on représente le monde ? Comment on le raconte ? Comment la mémoire se construit à partir de ces images, celles qu’on garde, celles qu’on oublie ?

 

Le film se renverse en son milieu, la première partie avec des images que les révolutionnaires ont produites mêlées à des images d’émission auxquelles ils ont participé – ils sont des personnes publiques, identifiés, et, en ce sens, respectés dans le débat public. La seconde partie questionne le basculement dans la lutte armée des uns, et le basculement dans la guerre des images des autres.

C’est une autre des spécificités de la RAF ; ils sont visibles en partie grâce à la télévision, Ulrike Meinhof est très régulièrement invité dans des émissions. Il y a même un téléfilm en 69 sur Andreas Baader et Gudrun Ensslin qui passe à la TV. Ce sont de petites figures publiques. Du coup, on le voit dans la seconde partie, l’Etat allemand a un problème avec eux. Il y a d’autres mouvements révolutionnaires en Allemagne, mais l’Etat se concentre sur eux parce qu’ils sont crédibles. Ils ont une place sur les plateaux. L’Etat ne pas les traiter de crétins. Ils sont au début des partenaires politiques, dans la mesure où ils se connaissent. Meinhof a débattu avec tous les hommes politiques importants de cette époque. Ils vont donc mettre plusieurs années à les transformer en terroristes. C’est aussi assez inédit comme situation, on ne sait pas vraiment comment les nommer, anarchistes, activistes ? Enfin terroristes. Pour clore le débat. Pour disqualifier ceux qui ont commis ces actes, pour refuser de reconnaître qu’il peut y avoir une logique à l’œuvre derrière une action violente. Montrer la façon dont la Télévision nommait ces personnes, ces actions, m’intéressait. C’est un processus long.

(..) »

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