50 ans, commémorations, hommages, chrysanthèmes.

Le temps nécessaire à faire d’un événement un moment passé, et de le ranger soigneusement aux rayons des antiquités. Jeter du sel, éventuellement, pour que ça ne repousse pas. Exhiber de vieilles gloires confites, en guise de repoussoir. Même pas nécessaire de dire « plus jamais ça », se contenter de « sékommça », « passons à autre chose ».

Mais le passé ne passe pas. Il demeure question, présent des questions qu’il nous pose.

Ce mardi 1er mai, c’est le passage du temps sur Michel Recanati que nous interrogeons, avec Romain Goupil et Mourir à trente ans.


Mourir à trente ans

De Romain Goupil, France, 1984, 1h37

Romain Goupil est fils d’un opérateur de cinéma. Tout gamin, avec la complicité de son père, il réalise des films, des films d’enfant.
Il rencontre Michel Recanati en 1965. Ils ont une quinzaine d’années.
C’est le temps de la politisation. L’un et l’autre s’engagent, contre la guerre du Vietnam, pour des transformations radicales de la société.
68 passe. Ils en sont d’une certaine façon des figures, au sein du CAL (Comité d’Action Lycéen).
Goupil après mai, dans les années 70, devient assistant opérateur puis réalisateur -Ménégoz, Akerman, Godard, Polanski).
Recanati devient un des responsables du service d’ordre de la Ligue Communiste. Un des organisateurs de la journée du 21 juin 1973, l’attaque d’un meeting d’Ordre Nouveau, ce qui provoquera son départ en clandestinité, la dissolution de la Ligue, et son écartement de la nouvelle structure (la Ligue Communiste Révolutionnaire) pour « dérive militariste ».
Il se suicide le 23 mars 1978.

Mourir à trente ans est un hommage amical : est-il de plus belle raison de faire un film que de vouloir honorer la mémoire d’un ami, faire en sorte, selon les mots de Goupil, de ne pas oublier ? Comment parler de la mort d’un ami ? De ce qu’a été sa vie ?

Quoi que l’on pense des positions actuelles de Romain Goupil, que certains critiquent pour néo-conservatisme, Mourir à trente ans est un film d’une force et d’une beauté saisissante. Inoubliable, selon les propos d’Hervé Guibert :

« Quatorze ans plus tard, voilà qu’un film, Mourir à trente ans, de Romain Goupil, s’adresse à toute cette génération qui a « raté » l’événement (un peu comme on a raté à jamais, un tour de chant d’Edith Piaf), et nous met, très concrètement, au pied du mur de ce que fut mai 1968, nous fait toucher du doigt, fraternellement, en grand frère, cette plaie toujours vive, non pas pour nous mettre du sang sur les doigts, mais pour qu’on examine la dimension de la plaie, sa figuration, et la nature exacte du coutelas qui l’a ouverte. Enquête sur un espoir manipulé, enquête sur la mort d’un ami. Le sanglot reste intérieur, mais le film de Romain Goupil donne une terrible envie de pleurer. Pas seulement parce qu’il en va de la mort d’un jeune homme, mais parce qu’il en va de la mort de l’espoir de cet homme, et de toute une génération. (…) Mourir à trente ans est un film inoubliable, parce qu’il marque la conscience, comme un tampon : si nous sommes bien des constructions individuelles qui se font lentement au cours de la vie, avec travaux d’élargissement, fissures ou effondrements, le film de Goupil nous désigne un trou, une pièce manquante que nous ne pouvions même pas colmater puisqu’elle nous était inconnue. Et parce qu’il est généreux, sincère, en même temps qu’il désigne ce vide, le film tente d’en faire un plein.  »
(Hervé Guibert, Le Monde, 17 juin 1982)

 

 

 


 

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