Deuxième film de Katsuya Tomita, Off Highway 20 continue d’explorer la dérive d’une certaine jeunesse japonaise. La transformation du paysage urbain est un motif important du film, puisqu’il explore les zones périurbaines livrées aux centres commerciaux et aux grands magasins.

Off Highway 20
de Katsuya Tomita – 2007, Japon, 1h17, VOstFR

Hisashi fut autrefois membre d’un gang de motards. Il est maintenant accro au pachinko et aux vapeurs de diluant de peinture. Ses dettes s’accumulent tous les jours, sources de disputes incessantes avec sa petite amie. Son vieux pote du gang de motards, Ozawa, est usurier. Il persuade Hisashi d’acheter des clubs de golf, une bonne affaire selon lui… La vie sans issue de Hisashi est faite de tout ce qui symbolise le Japon rural d’aujourd’hui: les clubs de karaoke, les salles de pachinko et leurs distributeurs automatiques, les centres commerciaux discount qui ont poussé comme des champignons le long des autoroutes. Dans cette existence vide de sens, la banalité du quotidien se répète à l’infini…

« C’est à partir de la transformation du paysage observée durant la réalisation d’Above the clouds que j’ai eu l’idée d’Off Highway 20. Pour mon travail, je me déplaçais souvent en compagnie de Toranosuke et en traversant la banlieue de Kôfu, j’observais le paysage à travers la vitre. On voyait de plus en plus de centres commerciaux pousser comme des champignons. Les périphéries des petites villes on été investies par des grands magasins franchisés, ce qui a entraîné la faillite des petits commerces. À une époque, en fin d’après-midi, il y avait toujours beaucoup de clients mais la clientèle a changé ses habitudes, on la voyait s’amasser sur ces grands parkings. À côté s’implantaient des distributeurs d’argent appartenant à des sociétés de crédits privées, les rues en étaient remplies. Au cours d’un trajet, j’ai aperçu un type sortir d’un pachinko, il a traversé directement la rue pour se rendre dans une de ces sociétés afin d’y retirer de l’argent. J’ai tout de suite songé qu’il était à sec et devait sans doute emprunter. J’ai trouvé ça rudement pratique mais j’ai aussi pensé qu’il s’était fait avoir. C’étaient les prémisses du projet. Quand j’ai vu certains films de Frédérick Wiseman, après avoir terminé Off Highway 20, notamment Domestic Violence (2001), j’ai eu l’impression que ce phénomène avait débuté avant aux États-Unis. » Katsuya Tomita
(source : Revue Répliques n°9, interview réalisée par Dimitri Ianni)

 

Katsuya Tomita

Né en 1972 à Kofu au Japon. Après le baccalauréat il se met à travailler comme ouvrier de chantier et chauffeur routier, investissant ses économies pour réaliser des films avec ses amis comme acteurs. Durant 3 ans, à l’aide d’une caméra 8 mm, il passe tous ses week-ends pour réaliser son premier long-métrage Above the Clouds sorti en 2003. Grâce au prix obtenu par le film il tourne Off Highway 20 (2007) en 16 mm. En 2008 il décide de se lancer dans le projet Saudade (2011) situé à Kofu sa ville natale. Le film est financé grâce aux souscriptions de ses habitants et prend un an et demie pour sa réalisation qui a lieu les jours de repos de Katsuya Tomita, alors chauffeur de poids lourds. Il est invité au Festival international du film de Locarno et remporte la Montgolfière d’or au Festival des 3 continents de Nantes. Le film est présenté dans de nombreux festivals à travers le monde, dont 4 d’entre eux organisent une rétrospective des ses œuvres, notamment le Festival international du film de Jeonju. Il réunit au Japon 30.000 spectateurs ce qui en fait un succès commercial. En 2012, Tomita entame des allers-retours entre Bangkok et Tokyo pour préparer Bangkok Nites. Bangkok Nites est sélectionné en 2016 en compétition à Locarno et reçoit le prix du jury au festival Kinotayo en 2017 à Paris.

Filmographie
17 ABOVE THE CLOUDS (Kumo no ue, 8mm -> DVCAM, couleur, 140 min, 2003)
OFF HIGHWAY 20 (Kokudo 20 gosen, 16mm -> DVCAM, couleur, 77 min, 2007) FURUSATO 2009 (HDV, couleur, 50 min, documentaire, 2009)
SAUDADE (HDV -> 35mm -> DCP, couleur, 167 mn, 2011)
BANGKOK NITES (HD, 183 min, 2016)


Katsuya Tomita et la « génération 1982 d’un Easy rider japonais »

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