Der Tod der Maria Malibran - Werner Schroeter

Der Tod der Maria Malibran
de Werner Schroeter – 1972, Allemagne, 1h44, VOstFR

La Mort de Maria Malibran conclut le premier Acte de ce cycle sur les débuts de Werner Schroeter. Le film, loin d’être un biopic, s’éloigne volontairement de toute illustration biographique de la cantatrice Maria Malibran. Encore une fois, grâce à cette distance vis à vis du réel, le cinéaste reconstruit de manière onirique et fantasmée la vie de Maria, emportant le spectateur ailleurs, vers l’amour, la vie et la mort.

« Malibran est une méditation sur le lien entre l’opéra et les pulsions élémentaires dans le fantasme. Narratif, donc différent de l’underground selon Bernard Eisenschitz (in Documents-revue des questions allemandes), ce film basé sur la fascination et l’incohérence culturelle, puise dans le désuet de l’opéra les moteurs du spectacle. La déformation artificielle des sentiments révèle un amour exacerbé, en caricaturant, les stéréotypes de l’opéra. L’émotion naît de la silhouette sensuelle de la célèbre cantatrice romantique, femme-phénix morte très jeune sur scène dans une nostalgie éperdue de beauté. » (1)

Dans un entretien Michel Foucault demande au cinéaste :

« Quand vous avez réalisé Maria Malibran, avez–vous d’abord pensé à la musique ? »

Werner Schroeter répond :

« Avant tout, je pensais au suicide, aux gens que j’aimais, à ceux pour qui j’éprouvais de la passion, comme Maria Callas dont j’étais toujours très amoureux. La Mort de Maria Malibran a existé grâce à des lectures : un livre espagnol sur Maria Malibran, un texte sur la mort de Janis Joplin et un autre sur celle de Jimi Hendrix, qui étaient deux artistes que j’admirais énormément. » (2)

(1) Roland Schneider, CinemAction, Cinéma allemand, les éditions du cerf, p. 68

(2) Propos recueillis à Paris par Gérard Courant, le 3 décembre 1981, livre Werner Schroeter de Gérard Courant, éditions la Cinémathèque française et Goethe Institut, janvier 1982.