Pour la dernière séance du cycle « Un automne dans les airs », nous ne pouvions manquer de vous (re)montrer le très beau dixième long-métrage d’animation des studio Pixar, Là-haut.

Là-haut
de  Bob Peterson et Pete Docter – 2009, États-Unis, 1h36

 

Carl est un jeune garçon qui rêve de marcher sur les traces de son idole, l’explorateur Charles Muntz. Lorsqu’il fait la connaissance d’Ellie, une jeune aventurière en herbe comme lui, ils se font la promesse d’aller un jour installer leur cabane au sommet des Chutes du Paradis, où Muntz s’est exilé. Les années passent, Carl et Ellie se marient et nourrissent toujours leur rêve d’aventure, mais les aléas de la vie font que leur but devient de plus en plus utopique.
Lorsqu’il se retrouve à 78 ans, veuf et sur le point de se faire expulser de sa maison, Carl décide de réaliser la promesse qu’il avait faite à Ellie, accroche des milliers de ballons à sa cheminée et décolle ainsi dans ce dirigeable insolite direction le Venezuela, et les fameuses chutes paradisiaques… Mais c’est sans compter sur la présence inattendue de Russell, un jeune scout bavard et quelques peu encombrant…


« (…) Bienvenue dans le dixième long métrage Pixar, studio d’animation à la créativité sans limite. Réalisé par Pete Docter, Là-haut met en branle un chaos jubilatoire, libéré des assignations du réalisme. L’imaginaire installé aux commandes, le langage impose sa loi et articule les événements entre eux comme dans un jeu de cadavres exquis. Pourquoi un moulin à café ne servirait-il pas aussi de gouvernail ? Pourquoi un dentier ne deviendrait-il pas une arme d’autodéfense ? Pourquoi des dobermans, équipés d’un appareil de traduction, ne parleraient-ils pas comme des humains, et le plus dominateur d’entre eux ne s’exprimerait-il pas, pour cause de défaillance technique, d’une petite voix suraiguë ?

Réputés pour avoir inventé des dessins animés à niveaux de lecture multiples, susceptibles de réjouir adultes et bambins, les créateurs de chez Pixar s’ingénient ici à faire passer en contrebande, dans les artères d’une comédie désopilante, un mélodrame dans lequel il est question de fin de vie, de solitude et de mort.

Avant de s’élever dans le ciel avec sa demeure, Carl est apparu sous les traits d’un enfant de 7 ans, un peu benêt et fasciné par les voyages d’un explorateur flamboyant du nom de Charles Muntz, qui parcourait alors le monde à bord d’un dirigeable. Cette passion lui gagne le coeur d’Ellie, une fillette dégourdie que deux béances laissées par des dents de lait fraîchement tombées rendent d’emblée follement sympathique.

A cette séquence d’introduction adorable succède une autre, d’une dureté étonnante mais dont la rapidité, l’absence de dialogues et la tendresse qui s’en dégage permettent d’épargner les plus jeunes : en une poignée de minutes, les animateurs retracent la vie de Carl et Ellie depuis leur mariage jusqu’au décès d’Ellie sur son lit d’hôpital. Une vie rythmée par les échecs répétés rencontrés d’abord pour avoir un enfant puis pour réaliser leur rêve de voyage en Amérique du Sud, sur les traces de Charles Muntz, disparu après avoir été accusé de forfaiture.

La suite du film est l’histoire d’un deuil. Mais vu par les joyeux allumés de la maison Pixar, celui-ci a tous les attributs d’une fête. Parti pour offrir à Ellie, post mortem, le voyage dont elle a toujours rêvé, Carl se retrouve, à son corps défendant, accompagné d’un boy-scout obèse, gentil et un peu bêta, Russel de son prénom, obsédé par l’idée de faire une bonne action en prêtant main-forte à une personne âgée. Leur aventure prend l’allure d’un parcours initiatique au long duquel le vieil acariâtre s’attache peu à peu à cet enfant finalement moins idiot qu’il n’y paraît, jusqu’à l’adopter.

Arrivés au pays de Charles Muntz, Carl et Russel continuent le périple à pied, tirant la maison volante au bout d’une corde pour la déposer au sommet de chutes d’eau dont Ellie conservait précieusement la photo, depuis son enfance, dans un grand livre. Là, ils font la connaissance d’un oiseau bigarré aux proportions incongrues et très porté sur le chocolat, qu’ils baptisent Kevin. Ils ne tardent pas à croiser les chiens qui parlent, et se font parmi eux un allié, le plus distrait et le plus affectueux de la meute. Ceux-ci ne sont autres que les créatures de Charles Muntz, toujours vivant, et bien décidé à réparer l’outrage qui lui fut fait soixante-dix ans plus tôt, quand, après avoir croisé un parent de Kevin, et en avoir rapporté le squelette, on mit sa crédibilité en doute. Son unique obsession désormais est de capturer l’oiseau pour prouver au monde qu’il avait raison.

Les séquences se succèdent à un rythme effréné : course-poursuite sur terre, dans les airs, inquiétant dîner dans la gigantesque demeure de Charles Muntz où les chiens méchants sont reconvertis en maîtres d’hôtel sophistiqués, en sommeliers, ou en domestiques. Après avoir soigneusement astiqué les squelettes du muséum d’histoire naturelle personnel de leur maître, ils cèdent à leurs pulsions en se jetant la gueule ouverte sur les os… Formidable réservoir à gags, ce principe de permutation condense la narration, chaque élément de décor étant susceptible, à tout moment, de s’animer et de modifier le cours de l’action. Jouant l’art de la bricole contre la technologie de pointe (le GPS de Russel tombe de la fenêtre de la maison à l’instant même où il le sort de sa poche), distillant de la violence dans le merveilleux, de la tendresse dans les gags violents, Là-haut réenchante le monde, avec une prodigieuse générosité. »
(article publié dans Le Monde, le 28/07/2009, par Isabelle Regnier)



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