★ Un automne dans les airs : Les fables de monsieur renard

Pour les plus petits, voici un programme de six courts-métrages haut en couleurs proposant différentes techniques d’animation. Explorant les bois ou la ville, six renards partent en quête de nourriture, d’amis et d’aventures.

L’oiseau et l’écureuil

C’est l’automne. Oiseaux et écureuil s’occupent de leurs provisions. Mais un renard les guête…

Chanson pour la pluie

Alors qu’il pleut, un petit garçon rencontre un renard bien mystérieux, il l’aide à récolter de l’eau de pluie…

Le renard et la mésange

Une mésange se fait prendre au piège d’un renard. Mais avant qu’il ne la mange, elle lui propose un marché : l’aider à trouver à manger pour l’hiver plutôt que de lui servir de casse-croute.

Brume, cailloux et métaphysique

Au cœur d’une forêt, un renard médite, assis près de l’eau. Sur la rive opposée, un canard s’amuse à faire des ricochets.

Le renard et la musique

Les bois et ses habitants carillonent, tintent, résonnent. Un petit renard silencieux remonte jusqu’à la source de cette musique.

Les amis de la forêt

En chassant dans les sous-bois, Beopup, un renard, tombe nez à nez avec des ombres inquiétantes.

« Point d’Esope ou de La Fontaine dans ces six courts-métrages animés venus des quatre coins du monde, et regroupés en un petit programme pour les plus jeunes autour du personnage principal qu’ils ont en commun : le renard. Les renards, plutôt, car ils ne se ressemblent guère. Seul le canadien d’Evan Derushie, dans Le Renard et la Mésange, joli film en stop motion, pourrait s’apparenter par sa roublardise à celui des Fables. Mais l’histoire se joue des codes, et le renard, qui se croit trop malin, s’avère plus proche cousin qu’il ne le pensait du loup Ysengrin que du célèbre Renard dans le Roman médiéval du même nom.

D’autres renards du programme sont de petites bêtes vives, agiles et soumises, dans la forêt sauvage, à la nécessité de manger : L’Oiseau et l’Écureuil, malicieux et doux, et Les Amis de la forêt, dans un univers manga onirique étonnant. Respectivement, le premier et le dernier des films du programme.

Trois rouquins plus inattendus

Mais entre ces deux histoires qui, avec Le Renard et la Mésange, soumettent comme la tradition l’exige, le renard à la loi de la nature, les trois rouquins qui restent sont plus inattendus. On y trouve un jardinier-poète récoltant précautionneusement l’eau de pluie avec l’aide d’un petit garçon des villes (Chanson pour la pluie), un mélomane qui se découvre au gré d’une promenade sonore initiatique dans la forêt (Le Renard et la Musique) et un philosophe silencieux (dans le très beau Brume, Cailloux et Métaphysique, de Lisa Matuszak, sélectionné en compétition officielle au dernier Festival d’Annecy).

Le renoncement à la sauvagerie va bien au renard. Si Le Renard et la Mésange, L’Oiseau et l’Ecureuil et Les Amis de la forêt sont de très jolies réalisations qui se regardent avec grand plaisir, les trois autres films, plus inattendus, ouvrent à la bête rousse un univers mélancolique… »
Noémie Luciani pour Le Monde