Astrid, une danseuse de cabaret enceinte de 6 mois, apprend que son bébé est handicapé. Soutenue par son mari Markus, la jeune femme doit prendre une décision mais a très peu de temps pour le faire… C’est le synopsis du seul film allemand en compétition cette année à la Berlinale : 24 Wochen (« 24 semaines« ) de la réalisatrice Anne Zohra Berrached. Le film sera suivi d’une rencontre avec la réalisatrice.


Sur scène, Astrid connaît le succès grâce à ses sketches semi-autobiographiques. Enceinte de six mois, elle apprend que son bébé est trisomique. Avec son mari et manager Markus, la jeune femme doit prendre la décision d’avorter ou non. D’abord confiants dans leur capacité à affronter ce terrible dilemme, les époux commencent à subir des pressions en privé et en public, la grossesse d’Astrid étant relayée dans les médias…

Anne Zohra Berrached avait déjà abordé le thème de la maternité sous l’angle de la confrontation dans Deux mères (2013). La réalisatrice y revient en privilégiant l’impartialité et la forme quasi documentaire. À travers un couple obligé de se poser les questions que tous les parents préfèreraient éviter, elle interroge aussi le statut du fœtus, considéré par certains comme un être humain à part entière au bout de 24 semaines dans le ventre de sa mère.

24 Wochen
d’Anne Zohra Berrached – 2016, Allemage, 1h42, VOstFR

 

Anne Zohra Berrached est née à Erfurt en 1982. Elle travaille comme pédagogue de théâtre avant de rejoindre l’Académie de cinéma du Bade-Wurtemberg en 2009. Elle est remarquée grâce à son court métrage Sainte & pute (Heilige & Hure, 2012) et signe ensuite son premier long métrage, Deux mères (Zwei Mütter) qui remporte plusieurs prix lors de la Berlinale 2013.

L’auteure et réalisatrice allemande Anne Zohra Berrached,  en compétition au Festival de Berlin, s’est adressée aux médias à l’occasion d’une conférence de presse et de tables rondes.

Comment avez-vous travaillez sur le scénario avec les acteurs ?
Anne Zohra Berrached : Nous voulions vraiment faire en sorte que réalité et fiction se confondent. Il nous est fréquemment arrivé de répéter des scènes telles qu’elles étaient écrites dans le scénario pour finalement laisser la porte ouverte à l’improvisation au moment de les jouer à nouveau. Tout était toujours permis. C’était important pour moi de ne pas avoir une approche trop préfabriquée des choses, que rien ne soit totalement établi, mais plutôt de rester ouverte et de laisser place à l’inattendu.

Comment vous êtes-vous documentée pour préparer ce film ? Vous êtes-vous entretenue avec de nombreux parents, en particulier avec des femmes ?
Bien sûr. Au début, je me suis rendu compte qu’il était difficile de trouver des gens prêts à en parler ouvertement. Il a été plus facile de trouver des médecins, des sages-femmes, du personnel soignant et toutes sortes de spécialistes, car ils sont confrontés à la question et qu’ils doivent y faire face très souvent. C’est de toute évidence quelque chose qui ne les laissent pas indemnes et ils ont beaucoup à en dire.

Il a été extrêmement difficile par contre de trouver un couple prêt à s’exprimer de la même façon, mais nous y sommes finalement parvenus. La femme était enceinte. Ils allaient avoir un enfant, c’est ce qui leur a permis de parler de ce qu’ils avaient vécu avant. Nous avons eu des discussions très intenses et avons passé des heures à pleurer dans les cafés de Berlin. Nous avons pleuré encore et encore, et puis nous en avons discuté. Pour finir, j’ai réussi à parler avec deux couples et une femme.

Dans le film, c’est le mari qui souhaite ardemment que l’enfant puisse vivre. Avez-vous constaté en faisant vos recherches que cela se passait plus souvent dans ce sens-là ?
En toute honnêteté, je n’ai jamais lu quoi que ce soit à ce sujet, je ne saurais donc pas vous dire. Dans notre cas, c’était évident qu’il fallait que ce soit l’homme. Au début, il n’est pas non plus tout à fait sûr de lui, mais à mesure que les difficultés se multiplient, il prend de l’assurance, ses convictions s’affermissent. Cependant, à la fin, il avoue ne pas être complètement sûr de savoir s’il avait tort ou raison de vouloir cet enfant.

J’ai sans doute choisi de faire ce film parce que j’ai moi-même dû avorter une fois, avant le troisième mois. C’est pour cette raison que ce sujet m’intéressait d’entrée de jeu. Je sais exactement ce que l’on ressent, et je me demandais comment cela pouvait se passer pour une femme qui aurait à avorter à un stade plus avancé de sa grossesse. Quel effet cela peut-il faire quand le fœtus est déjà presque un être humain à part entière ?

La question de l’avortement et du droit à la vie est très souvent liée à la religion.
Quand vous appartenez à une religion particulière, et que vous êtes vraiment croyant, vous avez des règles, et si vous les suivez, cela vous aide à prendre votre décision. Mais mes personnages ne sont pas croyants. Ils doivent trouver une solution en accord avec leurs propres règles éthiques et morales. Selon moi, c’est dans la scène où elle se rend à l’église qu’elle prend sa décision. Elle se demande si elle est capable de le faire, en dépit de ce que souhaite son mari et de son propre désir de garder l’enfant. Dieu ne dit pas non. Elle regarde la caméra en face et la décision est prise.


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