« J’aimerai beaucoup que les gens rêvent un peu à partir de ce que je leur raconte… J’aimerai simplement qu’ils soient un petit peu plus heureux en sortant du cinéma qu’ils ne l’étaient en entrant… Ou un peu plus alertes, plus drôles, ou plus tristes aussi. Un petit peu plus quelque chose… Voilà »  ALAIN TANNER

 

Mai 68 à Paris
d’Alain Tanner et Claude Goretta – 1968, France, 45 min

 

Mai 68, l’équipe de Continents sans visa, emmenée par Alain Tanner et Claude Goretta est à Paris pour rencontrer cette jeunesse estudiantine, à l’origine du mouvement de protestation contre le pouvoir gaullien et la bourgeoisie.

Le mal-être d’une France pourtant prospère éclate aussi dans les usines occupées par les ouvriers. Mais l’union des travailleurs et des étudiants ne se fait pas, notamment en raison des accords de Grenelle, négociés les 25 et 26 mai, qui améliorent la condition des ouvriers.

Une grande manifestation sur les Champs-Elysées à l’appel de la droite, la dissolution de l’Assemblée nationale et le triomphe des gaullistes aux élections anticipées le 30 juin mettront un terme à la crise politique. (rts.ch)

 

La Salamandre
d’Alain Tanner – 1971, Suisse, 2h04 min

 

Pierre, journaliste, et Paul, romancier, travaillent à la réalisation d’un feuilleton de télévision à partir d’un authentique fait divers : une jeune fille, Rosemonde, a été accusée par son oncle de tentative de meurtre à son endroit et relâchée, faute de preuves. Pierre essaie de remonter aux sources de l’événement, tandis que Paul laisse vagabonder son imagination d’artiste. Ils font bientôt la connaissance de Rosemonde. Le tempérament et l’instinct des deux professionnels les amènent à envisager l’ancienne inculpée de manière diamétralement différente. Rosemonde, que l’on dit hystérique et sauvage, semble cacher son jeu… (télérama)

 

 

On raconte que la salamandre est un petit animal qui peut traverser les flammes sans se brûler. C’est ainsi que semble se déplacer Rosemonde au milieu d’un univers devenu sclérosant. Accusée d’avoir tiré sur son oncle, elle échappe aux poursuites judiciaires. Mais bientôt, c’est un journaliste et un écrivain, interpellés par l’affaire et en besoin d’inspiration pour rédiger un scénario qui partent à sa recherche… Ces trois personnages rêvent un peu tous d’escapade, d’échapper à leurs vies moroses sur lesquelles plane encore, chaud, le récent fantôme de mai 68. Pierre rêve de Brésil, Paul oscille entre l’écriture et des petits boulots sur des chantiers et le petit animal qu’est Rosemonde, révoltée, ne supporte pas son travail à la chaîne dans une usine de saucisses. La bande est en rupture silencieuse mais totale avec la société suisse. C’est une douce folie qui accompagne les trois personnages, gosses frustrés de Charles Dé, protagoniste du film précédent de Tanner, Charles mort ou vif. Révoltés eux aussi, comme le fut Charles, mais à l’intérieur, prisonniers, en silence.

 

« La Salamandre est du cinéma de pays pauvre, du cinéma un peu fauché. Ce qui n’a pas grande importance, dans la mesure où le fric au cinéma est trop souvent la glycérine qui fait passer le suppositoire et ce qui vous fait plier sous le vent de la mode. Bon. Mais comment donc filmer la Suisse ? Au premier degré c’est impossible. Il faut écarter dix rideaux qui cachent la réalité. Donc regarder ne suffit pas. Pas de psychologie non plus. Pas de travelling qui glissent à l’intérieur des choses vraies : on tombe dans le vide. Pas de décorateur qui fait comme si vous y étiez. Mais, justement, le cinéma est l’art du réel. Ce qui ne veut pas dire que l’art, c’est la vie. Au contraire. Plus c’est vrai au cinéma, plus c’est faux : donc plus c’est faux et plus c’est vrai. Alors mélangeons le vrai et le faux, les genres, les tonalités. On approche d’une solution pour filmer la Suisse, derrière ses rideaux. A distance de ces apparences de la vie, les contrastes et les contradictions apparaissent mieux. L’incongru et l’ironie deviennent les armes. L’ironie joue sur le contraste entre ce qui est et ce qui pourrait être et provoque le désir de ce qui pourrait être. Mais l’ironie marque aussi les limites de notre pouvoir, et peut être signe d’impuissance. Il faut tenter de la dépasser, et puisque la spécificité du cinéma (la seule) c’est le Temps qui passe, donc d’une façon ou d’une autre la narration, on aura trois personnages qui seront différents à la fin du film de ce qu’ils étaient au début. Qui changent. Trois personnages qui cherchent un peu de leur liberté : donc celle des autres. »  ALAIN TANNER


Le cinéma d’Alain Tanner,
un jeune homme en colère

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