Est-il possible de regarder des films de Jean-Luc Godard sans avoir le regard parasité par son aura ? Il a réalisé tant de films et depuis si longtemps, il a été cité, parodié tant de fois, il a tellement accordé d’entretiens qu’il est familier à beaucoup, et à ce titre, aimé ou détesté.
Depuis la parution du dépliant annonçant le cycle où ses films sont présentés, combien de fois a-t-on entendu dans les murs du Videodrome 2 : « Encore ! » ? Comme si le monde, les écrans de cinéma et de télévision, à Marseille et ailleurs, étaient saturés de films de Godard, comme si chacun les avait vus, simplement vus…
Pour permettre cela, que certains films soient vus (et dans de belles conditions, nombre de films étant montrés en copie 35mm), nous les avons réunis sous l’égide d’une thématique non culturelle : il ne s’agit pas tant en effet, durant cette semaine, de constituer une culture ou un savoir sur Godard, sa vie, son oeuvre, que d’interroger une question : l’amour. Comme le dit Myriem Roussel (Marie, dans Je vous salue, Marie), lisant Françoise Dolto dans Petites notes à propos du film Je vous salue, Marie : « Que savons-nous, avec nos connaissances biologiques et scientifiques, de l’amour et de son mystère ? Que savons-nous de la joie ? »

Avant chaque projection du cycle « Histoire(s) d’amour du garçon et de la fille » sera projeté un épisode de la web-série générative « Tour-Réservoir ».
Puissante proposition, « Tour-Réservoir » propose de représenter la vie de femmes habitantes de grands ensembles, et pose des questions majeures concernant tout le système de représentation cinématographique et audiovisuel, tout particulièrement celle du montage. Elle est le fruit du travail du collectif d’artistes LFKs et d’habitantes du quartier de Caucriauville, au Havre. Elle est accessible à l’adresse suivante : Tour-Réservoir.


Le mépris

Jean-Luc Godard – France, 1963, 1h43.
Copie 35mm

avec Brigitte Bardot, Michel Piccoli, Fritz Lang, Jack Palance

Le roman de Moravia est un vulgaire et joli roman de gare, plein de sentiments classiques et désuets, en dépit de la modernité des situations. […] Le sujet du Mépris, ce sont de gens qui se regardent et se jugent, puis sont à leur tour regardés et jugés par le cinéma […] Quand j’y réfléchis bien outre l’histoire psychologique d’une femme qui méprise son mari, Le Mépris m’apparaît comme l’histoire de naufragés du monde occidental, des rescapés du naufrage de la modernité […]
Jean-Luc Godard, in Cahiers du cinéma 146, août 1963.

[Camille, interprétée par Brigitte Bardot] vit de sentiments pleins et simples, et n’imagine pas de pouvoir les analyser. Une fois le mépris pour Paul [son mari, interprété par Michel Piccoli] entré en elle, il n’en sortira pas, car ce mépris […] n’est pas un sentiment psychologique né de la réflexion, c’est un sentiment physique, comme le froid ou la chaleur, rien de plus […] voilà pourquoi en fait Le Mépris est une tragédie.
Jean-Luc Godard, Scénario du Mépris, in Jean-Luc Godard par Jean-Luc Godard.

 


 

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