Lecture d’extraits de Richard III de Carmelo Bene

Par Magalie Dupuis et Olivier Puech

Richard III est une adaptation pour la scène du texte de William Shakespeare revu par Carmelo Bene.
Celle-ci a été publiée en 1978 sous le titre de Superpositions avec un commentaire de Gilles Deleuze intitulé Un manifeste de moins. Il a depuis fait l’objet de nombreuses créations théâtrales.

« L’objectif (de Bene) est bien la réalisation d’une écriture du présent et non la re-présentation d’un texte qui appartient forcément, en ce qu’il est déjà écrit, à une temporalité de l’antériorité. L’idée n’est donc pas d’avoir un texte à jouer mais un texte pour jouer, matériau mou, qui va faire se prolonger le processus d’écriture jusque dans un présent de la scène. Et tels sont les textes de Bene, plus « troués » que tous les autres textes de théâtre puisque littéralement dans l’attente d’une plénitude que seuls la scène et l’acteur seront susceptibles de leur donner. Semblables en cela aux accessoires, dont Deleuze disait qu’ils « attendaient leur destin », les textes de Bene sont eux-mêmes en attente du spectacle, dans l’attente, donc, d’être écrits. » (Réécrire pour écrire le présent – le théâtre de Carmelo Bene par Leila Adham)

 

:: Les acteurs

Magalie Dupuis
Après une formation universitaire en théâtre et cinéma à la faculté d’Aix- Marseille, Magalie Dupuis intègre l’École Régionale d’Acteurs de Cannes de 2007 à 2010.
Depuis l’école, elle a joué entre autre sous la direction de Bernard Sobel, Juliette Peytavin, Deborah Banoun
Elle est aussi assistante à la mise en scène, et en 2015, elle écrit et met en scène le spectacle Tout ce que je dis est faux. Joie !, librement inspiré de La Cerisaie de Tchekhov, au théâtre de la Loge à Paris.

Olivier Puech
Libraire de profession et titulaire d’un master en Arts du Spectacle à l’Université d’Aix-Marseille, il travaille depuis 2000 comme comédien avec différents metteurs en scène comme, Sarah Sontonax, Nanouk Broche, Micheline Welter, Leopold Von Verchuren, Anne Claude Goustiaux, Danielle Bré et Christophe Chave. Il a également une activité de chroniqueur théâtral au journal Ventilo.

 

 

Projections

Il barocco leccese

Carmelo Bene – 1967, Italie, 10 min, VOstFR

Documentaire sur Lecce (la ville natale de Carmelo Bene) et son architecture baroque.
Le film est tourné pendant les repérages de Notre-Dame des Turcs.
Il semble que Carmelo Bene ne réalisa pas le film lui-même, mais le signa néanmoins au générique.

 

Hermitage

Carmelo Bene – 1967, Italie, 25 min, VOstFR

Avec Carmelo Bene, Lydia Mancinelli
Festival de Cannes 1973

Le deuxième court-métrage de Carmelo Bene, tiré de son roman Credito Italiano V.E.R.D.I., est une réflexion sur la solitude de l’artiste qui, à la recherche d’une mère-maîtresse, finit par s’écrire des lettres d’amour et par tenter d’impossibles copulations avec lui-même.
Dans un cadre décadent, avec le recours ironique et fragmentaire d’airs de Verdi, émergent, de façon semi-parodique, les masques du mythe et du théâtre (d’Œdipe à Narcisse) et les décalages entre le corps et la voix chers à l’auteur.

 

 

« Est-ce par magie de la formule que les deux courts-métrages réputés perdus de Carmelo Bene ont des titres qui condensent son œuvre entière, non seulement de cinéma mais de théâtre, télévision, radio ? Les titres, trop forts, ont fait disparaître les œuvres : Il Barocco leccese (1968) – le baroque et le grand Sud italien -, Ventriloquio (1970) – la voix déliée du corps, émanant d’une caverne immémoriale. Ventriloquio, souvent décrit comme inspiré d’un extrait d’à Rebours, s’imagine facilement dans la continuité de Hermitage, le seul et magnifique court-métrage visible de Bene, qui évoquait déjà le roman de Huysmans. Il Barocco leccese suscite plus de curiosité, alors même qu’il serait restauré et maintenant bien visible dans une cinémathèque italienne, comme en témoigne Cosetta Saba en 1999 dans un petit livre sur le cinéma de Bene : il s’agirait d’« une séquence lente (…) de cadres fixes sur des « fragments » (putti, anges) de la façade supérieure de la basilique Sainte-Croix de Lecce », accompagnée d’une voix off, qui n’est pas celle de Bene, dont les répétitions rappelleraient L’Année dernière à Marienbad.
Le film devait être suivi de deux autres « documentaires » sur les Pouilles : un sur les martyrs d’Otrante, un autre sur la grotte à stalactites de la Zinzulusa – autant d’éléments qui se retrouveront dans Notre-Dame des Turcs. Voilà pour la réalité. Mais la magie des formules est décidément plus forte : dans ce titre, Il Barocco leccese, s’entend le mélange de haute et de basse culture, de violences percussives (barocco : montage !) et de douceurs chuintantes (leccese : couleurs !) qui font l’art de Bene. Et aussi cette adjectivation ou cet ajout particulaire, ce collage qui change tout : leccese comme il y aura plus tard une « horror suite » pour Macbeth, une « vulnérabilité invulnérabilité » d’Achille pour Penthésilée – comme il y a toujours un Bene pour Carmelo. (Cyril Béghin)

 

La biographie de Carmelo Bene est consultable dans l’article ci-dessous :
> Des livres de Carmelo Bene et de Jean-Paul Manganaro

 

« Nous en sommes à la parenthèse “héroïque”. La soi-disant cinématographique. Le cycle de la dépense. Énorme gâchis d’énergie pour aller au bout de l’aventure de pas moins de cinq films successifs, dirigés, produits, tournés-en-bourrique, décor-et-costumés, chaussés, réalisinterprétés. Cinq films d’“auteur”, auteur notamment de son propre écroulement. Plus d’un s’est demandé comment, en l’espace d’une seule existence, j’ai pu venir à bout de cinq films qui auraient exigé cinq vies au bas mot. » (Carmelo Bene)

 

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