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La vie politique du Cambodge est profondément marquée par le mouvement politico-militaire des Khmers Rouges qui officièrent sous la direction de Pol Pot entre 1975 et 1979. Ceux-là mirent en place une dictature communiste chargée d’exiler de force une grande partie de la population urbaine vers les campagnes dans l’optique de créer une société sans classes purgée du capitalisme occidental.
Les terres agricoles deviennent des camps de travail forcé et les dissident.e.s du régime politique (étudiant.e.s, enseignant.e.s, intellectuel.le.s, etc.) sont envoyé.e.s dans une des 190 prisons créées pour l’occasion. Ces prisons sont autant de lieux de tortures que d’exécutions. Le nombre de victime s’évalue aujourd’hui à plus d’1,7 millions d’individus.

Rithy Panh est un réalisateur cambodgien ayant réussi à s’échapper des camps de travail. C’est en 2002, alors que les CETC (Chambres Extraordinaires au sein des Tribunaux Cambodgiens) sont en négociations avec les Nations Unies afin de traduire en justice les principaux dirigeants khmers rouges encore en vie, qu’il vient tourner un film documentaire sur une des prisons khmers : S21.

S21,  était le principal « bureau de la sécurité ». Dans ce centre de détention, un ancien lycée situé au cœur de Phnom Penh, près de 17 000 prisonniers ont été torturés, interrogés puis exécutés entre 1975 et 1979. Sept seulement ont survécu.

Lors de ce tournage Rithy Panh décide de confronter les bourreaux aux survivants de cette prison. Ce qui s’en suit sont autant de scènes hallucinées et hallucinantes où les bourreaux se prêtent au jeu de la reconstitution, reproduisant les gestes de la torture et les paroles de la menace, que de constats froids et méthodiques sur leurs rôles dans les événements khmers rouges.


Les bourreaux qui ont accepté confrontations et témoignages dans le film sont libres. Le terme de « faute » n’a pas été prononcé officiellement. Le génocide n’est pas reconnu. Ils ne minimisent pas leurs actes, conscients de leur impunité. Selon l’auteur, c’est le poids du silence qui les a poussés à accepter de parler, la volonté de soulagement plus qu’un sentiment de culpabilité. L’un d’eux dit : « Je me levais tous les jours et j’essayais d’inventer le mensonge ; au village, ma femme, la famille, les voisins ne savaient pas. Personne ne revenait de Tuol Sleng mais moi j’avais sur moi le secret et le mensonge. »

Parfois s’exprime un désir de s’affranchir vis-à-vis des esprits des morts, de protéger son karma de leur vengeance. Nath la victime résume ainsi la politique khmère rouge : « On a inventé des lois pour inventer le mensonge, pour obliger à mentir, pour se mentir à soi-même. »

La culpabilité, c’est l’auteur du film qui l’endosse. « Après 1978, je ne voulais même plus parler khmer, j’avais honte de mon pays, je voulais oublier. Et puis ensuite on se dit que, si l’on a survécu, ça n’est pas par hasard ni qu’on est plus intelligent que les autres, c’est parce que d’autres sont tombés à notre place, ont laissé la place. Vis-à-vis d’eux on a un devoir de mémoire. Je devais faire un film, c’est tout ce que je savais. »

(extrait de Revue Française de Psychanalyse : À propos du film S21, la machine de mort khmère rouge, un document clinique inouï, Martine Vautherin-Estrade, 2004, Presses Universitaires de France, pp.1017-1021)


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